S’il y a bien un accessoire utile au marin qui ne fasse pas high-tech, c’est bien l’ancre ! Et pourtant ! Il en existe une bonne dizaine de types différents, possédant chacun des caractéristiques variées.
Amateur de voile ou de moteur, suivez-nous dans le monde des ancres !
Tout au long de l'antiquité, les Grecs mouillaient des pierres ou des paniers de cailloux reliés à leurs bords par des cordes de chanvre. Les Romains inventèrent l’ancre à jas en bois.
Le perfectionnement de la marine à voile a nécessité des apparaux plus efficaces et c’est ainsi qu’est née l’ancre à jas métallique.
Les grecs, fin navigateurs de l’antiquité, utilisaient de lourdes pierres pour et des lignes de mouillage faites de chanvre pour mouiller leurs bateaux.
Plus tard, les romains inventèrent l’ancre à jas taillée dans du bois, un ancre dont les pointes étaient faites de fer.
Les ancres faites intégralement de fer sont nées à la fin de l’empire romain.
Ces ancres étaient forgées manuellement ce qui limitait leur taille et c’est ainsi qu’au moyen age, les ancres des grands navires étant toujours faites de bois et de fer.
Il fallut attendre le XVIIIe siècle et les progrès de la métallurgie industrielle pour voir apparaître de
grandes ancres à jas toutes faites d’acier;
Ce sont d’ailleurs les progrès de la métallurgie qui ont permis le fort développement des marines à voile entre le XVIII et la fin du XIXe siècle. Des marines qui utilisaient toutes des ancres à jas.
Lors de la naissance de la plaisance, les yachts utilisaient de petites ancres à jas. Mais ce-s dernières ne sont pas très efficaces, lorsqu’elles ne sont pas extremement lourdes.
En effet, leur conception repose sur leur basculement, autour de leur jas (l’axe)pour favoriser l’enfouissement d’une de leurs pointes. Ce qui marche avec une ancre de deux tonnes ne fonctionne pas forcément avec une ancre de 15 kg.
C’est ce qui à fait naître une foule d’ancres spécialisées dont les premières étaient issues des stocks de la seconde guerre mondiale, et n’étaient autres que des ancres d’hydravions !
Les hydravions américains PBY Catalina étaient des engins pesant 15 tonnes au décollage. Un poids tout à fait similaire à celui d’un navire de plaisance lourd ! Ces avions possédaient deux lignes de mouillage équipées d’ancres d’un genre spécial : Danforth !
Cette ancre, un grand classique, est née des besoins de l’US Navy pour équiper son hydravion léger à long rayon d’action, Catalina ainsi que les péniches de débarquement de type LCI (Landing craft Infantry).
Après la WWII, et avec 4000 de ces avions construits et 1500 LCI des stocks d’ancres ont été mis au surplus. Il n’en a pas fallu plus pour lancer la Danforth dont la production civile à débuté dès la fin de la guerre.
L'ancre Danforth est une ancre en acier galvanisé, plate facile à ranger.
Elle ne travaille généralement que sur une seule pointe et décroche facilement.
Son caractère “plat” une fois repliée en font un mouillage secondaire peu encombrant et très utile à bord.
Réalisée en aluminium anodisé, cette ancre est plus légère que la Danforth et possède des pointes plus grandes. Légère, elle fait une très bonne ancre secondaire.
Sur les Fortress on peut ajuster l’angle des pointes par rapport à la tige selon que le fond est vaseux ou plus dur.
Ces ancres, inspirées de l’outil agricole, sont nées au Royaume-Uni au cours des années 1930. L'archipel britannique, patrie du yachting, comptait déjà des dizaines de milliers de petits yachts, à voile et à moteur qui ne pouvaient pas se servir des grosses ancres britanniques de la marine commerciale comme les Stockless (qui équipent encore la plupart des grands navires du monde).
Pour tenir sur les fonds vaseux du littoral britannique soumis à un marnage élevé, il fallait des ancres qui se plantent profondément et c’est ainsi que sont nées les ancres à Soc de Charrue plus connues sous le nom de CQR. La prononciation anglaise de CQR, secure, en dit long sur les qualités de l’engin !
L’ancre Lewmar Delta est une CQR sans pivot d’articulation. Elle est construite monobloc, ce qui lui apporte sa robustesse accrue. Elle concentre son poids à l’avant ce qui facilite son plantage et se replie facilement. C’est ce qui a fait son succès.
Les ancres Kobra de Plastimo et Rock de FOB sont également des ancres soc de charrue.
Cette famille d'ancres combine les avantages de la pelle concave avec un système d'arceau garantissant un positionnement correct lors de la mise au fond.
Ces ancres, possèdent un soc de charrue ainsi qu’un arceau leur interdisant, théoriquement, de rester sur le dos.
C’est le cas de l’ancre allemande Bugel avec son soc quasiment plat.
C’est aussi le cas de la célèbre Rocna, qui intègre l'arceau de la Bügel avec la pelle concave de la Spade dont nous allons parler plus loin. Son diamant présente une pointe très épaisse qui lui confère une résistance exceptionnelle à la flexion. Sa capacité de rotation sans perte de prise lors des changements de direction pendant l’évitage constitue son atout majeur.
L'ancre Mantus est démontable pour faciliter le stockage. Elle est forgée en acier et galvanisée.
Dernière innovation, les ancres à pelle concaves possèdent une forme creuse qui facilite leur enfouissement et qui, un peu comme celles possédant un socle, facilite leur positionnement pic en bas.
L’ancre Spade est la plus connue de ces ancres.
Développée par Alain Poiraud et présentée en 1998, c’est un succès immédiat.
Elle possède une verge creuse qui concentre le poids vers la pointe et favorise l'accroche. Proposée en acier galvanisé et en acier inoxydable 316, le tube de sa verge creuse possède une résistance à la déformation plusieurs fois supérieure à celle d’une ancre conventionnelle.
L’Ultra-marine est une ancre de type Spade en version évoluée. Toujours dotée d’une verge creuse, elle possède en plus, dans sa pointe, au sein de l’inox 316L quoi la compose, d’une masse de plomb destinée à augmenter encore le poids de sa pointe.
Sur les côtés de sa pelle, elle possède deux sortes de stabilisateurs pour assurer un enfoncement régulier. Enfin la verge est équipée d’un axe soudé qui empêche la chaîne de s’enrouler autour de l’ancre.
L'émerillon est une pièce indispensable à un bon mouillage. Il assure la libre rotation de l’ancre au bout de la chaîne.
L'émerillon doit être dimensionné en rapport avec la chaîne et l’ancre.
L’amortisseur de chaîne ou amortisseur de mouillage ou main de fer est indispensable pour soulager le guideau des efforts de la chaîne. Les guindeaux ne sont pas faits pour encaisser les efforts d’un bateau qui tire !
Il est fréquent que ces guindeaux s’arrachent sous la charge.
Les taquets sont solidement reliés à des renforts structurels sur la coque, et c’est la raison pour laquelle les amortisseurs sont presque toujours destinés à être repris sur des taquets.
Seuls les pattes d’oie de certains catamarans sont prises sur des anneaux qui sont, comme des taquets, solidement fixés sur des renforts.
A la peinture ou avec des petits accessoires plastiques, le marquage de la chaîne permet de savoir réellement quelle longueur de chaîne a été mouillée.
Ils valent largement le temps passé ou l’investissement réalisé.
le compteur de chaîne est aussi efficace bien que plus sensible, il suffit que la chaîne saute de la poupée pour qu’il perde le compte !
Dès qu’on mouille dans plus de 5 à 6 mètres d’eau sur des fonds autres que sablonneux, on prend le risque d’engager son ancre sous ou dans un obstacle.
Il est difficile de plonger à 10 mètres sans air… Pour éviter les mésaventures, l’usage d’un orin est souhaitable.
L’anneau d’orin de Ultra marine est un astucieux anneau de mouillage lesté qui sert à accentuer le poids sur l’avant de l'ancre mais aussi de support à un orin… Malin !
L’ancre virtuelle est un concept novateur, réservé aux bimoteurs équipés d’un propulseur d’étrave ou aux monomoteurs équipés de propulseurs d’étrave et de poupe.
Un calculateur électronique, généralement celui du joystick capable de commander ces équipements simultanément, prend en compte la position GPS à laquelle vous souhaitez vous maintenir puis va actionner automatiquement les moteurs et le/les propulseurs pour garder la position.
Les applis d’alarme de mouillage fonctionnent sur des téléphones ou des tablettes. Elles utilisent le GPS de ces appareils pour localiser le bateau et calculer s'il se trouve, oui ou non, en dehors du cercle d'évitage défini par l’utilisateur.
Sur un téléphone, elles ne fonctionnent qu’en local mais si vous laissez le téléphone à bord ou une tablette, certaines de ces applis sont capables de vous expédier un SMS sur un autre appareil, de quoi vous permettre de gâcher votre dîner mais de retrouver votre bateau en toute sécurité”.
Certains traceurs comme les raymarine Axiom équipés de Lighthouse, délivrent le même service. Une alarme bipera la nuit si le mouillage dérape. De quoi dormir sur ses deux oreilles !
