Les moteurs hors-bords sont des engins nettement plus complexes qu’il n’y paraît. Réputés simples d’utilisation et de maintenance, les hors-bord comprennent une tête motrice, une partie centrale et une embase, dans un seul objet.
Hors-bords deux ou quatre temps, tete motrice d’origine automobile, moto ou purement marine, thermique ou électrique, découvrez les secrets de votre moteur préféré !
Les moteurs hors-bords possèdent un passé aussi long que celui des inbords.
L’idée de monter un moteur indépendant du bateau simplifie considérablement son implantation et ne date pas d’hier !
Le premier de ces moteurs, à l’origine à deux temps, remonte à la fin du XIXe siècle et Ole Evinrude, l’homme qui les industrialisa dès 1906, est aussi à l’origine de OMC (Outboard Marine Corporation), la plus importante société de motorisation marine d’alors, qui connut son apogée dans les années 1960 avant de disparaître en 2000.
Un moteur deux temps est moteur à essence qui possède un cycle de fonctionnement à deux positions du piston. Contrairement au moteur quatre temps, il ne possède pas de soupapes, mais des lumières.
Le mélange air-carburant-huile est comprimé avant d'entrer dans le cylindre. L’huile va brûler lors du cycle tout en consommant plus de carburant qu’un quatre temps.
En revanche, ces moteurs sont nettement plus légers que les quatre temps. On trouve des deux temps dans de petits engins comme des scooters ou encore des tronçonneuses.
Les moteurs deux temps ont connu une lente dégradation de leur popularité. Une dégradation due à deux facteurs principaux : leur bruit et leur caractère polluant.
Les moteurs Evinrude étaient si populaires que Disney en fit un personnage de Bernard & Bianca : Evinrude, la libellule qui sert de moteur hors-bord à Bernard & Bianca.
Mais la pollution générée par les deux temps leur a été fatale. Les moteurs deux temps utilisent de l’essence mais dans un mélange dans lequel on y a mêlé de l’huile, dans un rapport de 4%.
L’huile est brûlée, elle fume en produisant des particules fines et des polluants. Le temps des hors-bords deux-temps est désormais révolu.
C’est l’avènement des hors-bords à quatre-temps.
Le coup de grâce aux deux temps vint en 2004 puis 2007 quand l’EPA (agence américaine de protection de l’environnement) émit des règles de lutte contre la pollution marine.
Ces règles ont ouvert la voie aux quatre-temps, plus sobres jusqu’à 50%, moins polluants et aussi… nettement plus chers !
La tête motrice, ou bloc moteur, est la partie supérieure du hors-bord. Elle comprend le bloc moteur et ses cylindres, les pistons, les bielles et le vilebrequin.
Le bloc moteur est placé axe du vilebrequin vers le bas, comme si on pivotait vers l’avant de 90° un moteur inbord.
Les pistons sont des pièces qui convertissent l’énergie du carburant lorsqu’il explose en énergie mécanique verticale.
Ils coulissent dans les cylindres et y sont étanchés par des joints métalliques : les segments.
Les pistons sont reliés au vilebrequin par les bielles.
Le vilebrequin transmet le mouvement de haut en bas des pistons en un mouvement rotatif de nature à faire tourner une hélice.
Il n’est jamais bon de couler une bielle, dans la vie ou sur son bateau, ce qui signifie avarie grave et casse moteur !
La culasse ferme le haut des cylindres et contient les arbres à cames et les soupapes.
La tête motrice comprend encore le système d'allumage : bougies, bobines, le démarreur électrique, le système d'alimentation en carburant et le circuit de graissage.
Honda utilise ses moteurs automobiles pour ses hors-bords.
Ainsi les 4 cylindres sont basés sur les moteurs Honda K24 VTEC de la Honda Accord et les 6 cylindres utilisent le J30 ou J35 VTEC des Honda Inspire, Acura ou encore Accord.
Mercury développe des blocs moteur entièrement dédiés à ses hors-bords. A l’inverse de Honda, Mercury fournit des moteurs à l’industrie automobile, notamment aux puissantes Corvette ZR1 !
Mercury fournit aussi, via Mercury racing, le SB4, un V8 7L destiné au marché du refit automobile et destiné aux véhicules d’avant 1968, de type hotrod. 760 HP pour des véhicules de collection…
À droite, le SB4 dans un retromod.
Mercury possède à sa gamme le seul moteur V12 du marché, le Verado V12 à embase rotative (image d’illustration de cet article) et la société est reconnue pour la performance de ces moteurs.
Les moteurs Yamaha quatre cylindres sont historiquement issus des moteurs de moto de la marque. Les hors-bords yamaha sont reconnus pour leur fiabilité.
Les 6 et 8 cylindres dérivent de moteurs développés pour des voitures performantes, pour Volvo ou Ford ou encore Noble.
Yamaha a même fourni un V10 à la Lexus LFA. Va-t-il arriver en plaisance ?
Cette firme nipponne possède une histoire toute différente.
À l’origine spécialisée dans les métiers à tisser, Suzuki s’est ensuite tourné, après guerre, vers la mobilité légère et le transport, à deux temps.
Les moteurs hors-bord actuels, quatre temps, de Suzuki sont particulièrement réputés pour leur bon rapport poids puissance dans les puissances moyennes.
Cette section relie le bloc moteur à l'embase.
La partie centrale contient :
- Le support de fixation au tableau arrière du bateau
- Le mécanisme de relevage du moteur (tilt)
C’est un vérin électrique qui permet de régler l’assiette du moteur selon l’allure (trim) mais aussi de remonter le moteur hors de l’eau, l’un des gros avantages du hors-bord.
- Le boîtier de l'arbre de transmission et l'arbre lui-même. C’est la pièce qui transmet le mouvement du vilebrequin à la boite de vitesse.
- La pompe à eau et les conduits du circuit de refroidissement. Sur un hors-bord, c’est l’eau de mer ou l’eau douce qui est pompée et participe directement au refroidissement. C’est un système de refroidissement primaire, différent des inbord qui utilisent un circuit primaire.
Pourquoi rincer un hors-bord ?
Un hors bord refroidit en puisant directement de l’eau de mer que sa pompe à eau fait circuler dans le bloc via des tubes.
Pour cette raison, et parce que ce “bouillon salé” est susceptible de se déposer dans le moteur chaud, il est absolument nécessaire de le rincer à l’eau douce après chaque utilisation.
Les moteurs hors-bord les plus récents, possèdent une buse où brancher, directement au-dessus de l’embase, un raccord de type Gardena branché sur un tuyau d’arrosage.
Sur les moteurs plus anciens, on utilise des “oreilles” placées sur les prises d’eau moteur pour l'alimenter en eau douce. Les oreilles sont branchées sur un tuyau alimenté d’eau douce.
On peut utiliser les buses de rinçage et les oreilles au port ou au à sec.
A sec on peut aussi rincer son moteur en le faisant tourner dans un fût plein d’eau douce.
L’embase ou lower c’est la partie immergée du moteur, qui comporte :
- Un renvoi d’angle (dans la boite de vitesse)
Il renvoie le mouvement de rotation verticale de l’arbre de transmission et le transfère horizontalement à la boite puis à l'arbre d’hélice.
- La boite de vitesse
Inverseur ou boite de vitesse, la plupart des hors-bord possèdent une boite capable de fonctionner en avant, au neutre ou en arrière, c’est un inverseur. Certains moteurs les plus modernes comme le Mercury Verado 600 V12 possèdent également deux vitesses en marche avant ce qui en fait de véritables boîtes de vitesse.
- L'arbre d'hélice
- L'hélice
- Les prises d'eau de refroidissement
C’est par cet orifice que l’eau est pompée dans le moteur.
- La buse de rinçage
- Le skeg
C’est une sorte de talon doté d’un aileron se prolongeant sous l’hélice.
Le skeg protège l’hélice, aide à la stabilité et à la direction tout en améliorant la trainée de l’embase.
- Le coupe-circuit
Élément de sécurité obligatoire, il arrête le moteur en cas de chute du pilote à la mer.
- Les flaps : ces volets électriques permettent de corriger l'assiette latérale du bateau
- Les anodes sacrificielles : le hors possède un alternateur, souvent sous-exploité d’ailleurs, il produit du courant et des courants de fuite finissent à la mer. Pour lutter contre les phénomènes d’électrolyse et de corrosion galvanique de l’embase ou de la mid-section, réalisés en fonte d’aluminium, le montage d’anodes sacrificielles s’impose.